lundi 4 juin 2007

La conclusion

Tout ça est tellement lointain, et en même temps tellement récent.

Un peu comme, déjà en Chine, ma visite à Moscou me semblait dater d'un autre âge géologique, la revue de mes photos de voyage me remplit d'une impression d'irréalité. C'est arrivé, mais tout est un peu flou. Les souvenirs sont diffus, chaque période reliée plutôt à une impression générale qu'à des éléments tangibles. Certains pans peut-être un peu idéalisés (bonne vieille Russie), d'autres exécrés probablement avec exagération (haine irrationnelle pour Oulan-Bator, Kunming).

Que reste-t-il de ce périple, dans mon quotidien post-réinsertion en médecine ? Quelques personnes, une connaissance certes accrue du monde. Des images magnifiques. Certains regrets; de ne pas être allé assez loin. D'avoir suivi la piste de manière trop ordonnée.

Reste, surtout, la conviction précieuse que je sais faire les bons choix. Qu'un lac resplendissant n'est jamais loin d'une ville soviétique charbonnée. Qu'à toute métropole tropicale insupportable succède un hamac sur la plage.

Depuis le retour, j'apprécie plus que jamais mon environnement social. Je déguste le temps passé avec ma famille et mes amis. Je savoure le retour à une presque-routine dans cette ville qui reste ma préférée au monde.

Ce blogue a été un exutoire fantastique pour toutes ces choses qui devaient être partagées, expulsées. Il m'a gardé un peu plus près de chez moi. Vos commentaires, vos calembours douteux et vos bons mots ont rendu cette page dynamique et m'ont fait un énorme plaisir. Je me sens privilégié d'avoir disposé d'un lectorat aussi stimulant et réconfortant.

C'est donc réellement la fin de "Toi dans ta ville, et moi un peu n'importe où". Vous pouvez consulter mes photos favorites au

picasaweb.google.ca/simondufourt

Je ne serai probablement jamais sur la route aussi longtemps encore, mais le tout renaîtra peut-être un jour, quand j'y sentirai une pertinence quelconque.

À une possible prochaine fois !

mardi 17 avril 2007

Je reviendrai à Montréal

J'ai pas vraiment besoin de revoir l'hiver, mais j'imagine qu'il faudra se faire à l'idée...

Merci d'avoir été à l'écoute, d'avoir partagé un reflet de ce voyage. Ça ressemble à la réalité. Des morceaux sélectionnés de réalité, bien sûr. J'ai bien hâte de vous revoir, ça commence à faire un bout !

Au plaisir,

Simon, arrivé à ce qui commence (je pense ben)

vendredi 13 avril 2007

Mouillé

Je me suis levé ce matin en ayant oublié que les festivités nationales thaïes commençaient aujourd'hui. Représentant mon troisième nouvel an en quatre mois, le Songkran a été plus ou moins travesti en concours de wet t-shirts national. J'ai donc été copieusement arrosé à mon arrivée dans mon resto préféré. Si on nous laisse relativement en paix par la suite, c'est tout le contraire pour les filles, qui sont l'objet d'attaques intempestives. Au fond, j'ai l'impression qu'ils arrosent les gars aussi juste pour sauver les apparences...

dimanche 8 avril 2007

C'est malaisé

Pendant que Fernando Alonso survolait Kuala Lumpur, j'exploitais moi-même la Malaisie de façon non kantienne (i.e. comme un moyen et non une fin). Après 12 heures de route et une minute et demie en terres étrangères, je suis libéré de toute inquiétude d'ordre migratoire pour le restant du voyage. Reste plus qu'à profiter à fond des derniers jours sur Ton Sai...

samedi 7 avril 2007

Saskatchewan, tu m'ensorcelles

Quatre jours d'escalade plus tard, je commence à retrouver la forme, alors même que des éraflures de guerre occupent le quart de ma surface corporelle.

Je grimpe avec Fred, un fermier de la Saskatchewan, ce qui amène encore une source quasi inépuisable de références à Mononc' Serge. Un boeuf tatoué sur la poitrine, il reste la personne la plus cool d'origine prairiale que j'ai rencontrée. Une fois, on nous a demandé d'où on venait, j'ai répondu "Québec", il a répondu "Canada". Ça a suscité une grande confusion chez nos interlocuteurs. Un beau moment de désunité nationale.

La prolifération de débits de boisson sur la plage interdit tout départ hâtif le matin, ainsi on se contente de demi-journées. Le "progrès" a toutefois comme conséquence que tous les commerces de Ton Sai, la plage cool, sont en cours de démantèlement cependant que j'écris, le propriétaire ayant décidé d'expulser tous les locataires pour laisser place à un hôtel de luxe. La scène sociale devrait se calmer dès demain.

Entre-temps, le soleil brille et je dois aller passer quelques minutes en république islamiste pour obtenir un nouveau visa de 30 jours thaï.

mardi 3 avril 2007

Les policiers sortent à la pleine lune

Dans ce chapitre, il y a une teuf. Ça veut dire fête en verlan, qui lui-même veut dire "l'envers" à l'envers.

Il y a aussi plusieurs sosies. Un presque Paul Bettany qui grimpe des 5.13c. Un presque Paul Giamatti. Qui est aussi, il paraît, un sosie de moi. Ce qui ne fait pas de moi un sosie de Paul Giamatti. On partage les mêmes questionnements par rapport à notre hébraïsme latent.

Il y a une Américaine qui me rappelle qu'on rencontre des Paul Bettany partout, que ça n'a rien d'exceptionnel. Ça me rassure, parce que, autant j'aurais aimé avoir rencontré Paul Bettany incognito (bien dans sa peau), l'idée qu'on puisse à la fois être Paul Bettany ET grimper des 5.13c rapprocherait de la surhumanité d'une façon inquiétante.

Il y a des artistes qui jouent avec le feu, il y a une descente policière qui interrompt la teuf pendant quelque temps. Il y a quelques personnes qui sont arrêtées en vertu d'une stricte politique anti-drogue. Des amendes sont perçues, des gens sont embarqués sur un gros bateau blanc.

Il y a de la techno et un peu d'hostilité, mais le plus souvent pas. Il y a des choses qui vont jusqu'au bout et d'autres qui n'y vont pas. La lune est pleine, mais le ciel est couvert.

Libellés :

dimanche 1 avril 2007

De mon rétinaculum des fléchisseurs droit

Ah, le rétinaculum des fléchisseurs, ce grand oublié des temps heureux ! Cette membrane fibreuse, recouvrant les tendons des fléchisseurs des doigts, qu'on la célèbre trop peu lorsque non inflammée ! Ces doux jours d'indifférence envers l'anatomie de mon poignet sont malheureusement (temporairement, j'espère) derrière moi.

J'ai quitté l'île jeudi matin, en quête de nouvelles aventures et de falaises à conquérir. J'ai donc mis le cap sur Railay, Mecque (mecque ?) de l'escalade en Thaïlande, dans la province de Krabi - province ayant la distinction douteuse d'être, à ma connaissance, la seule entité administrative du monde à porter un nom de Pokémon.

Tant qu'à faire de l'escalade en Thaïlande, j'ai décidé de m'offrir un cours de premier de cordée (lead, mode d'escalade où le grimpeur clippe sa corde au fil de l'ascension, demande un peu d'expérience). J'ai engagé pour la journée un guide laotien et on s'est dirigés vers les falaises d'entraînement. Après quelques heures, je commençais à clipper avec confiance et à grimper des voies plus difficiles (genre 5.8, mais tu veux pas leader plus que ça la première journée). À la moitié d'icelle, mon nerf médian a probablement été entraîné dans quelque frénésie inflammatoire, le coinçant dans le susmentionné rétinaculum, car ma main s'est retrouvée coincée en poing pendant quelques secondes. Ceci m'a condamné à la moulinette (mode d'escalade où la corde est déjà attachée au sommet, le plus sécuritaire) pour les dernières grimpes de la journée.

J'ai donc pris une journée de congé aujourd'hui, laissant les multiples douleurs de mon corps s'amenuiser. Je tenterai de revenir en force demain, mais je devrai faire preuve des aptitudes sociales nécessaires pour trouver des partenaires d'escalade.

mardi 27 mars 2007

Commotions

J'ai subi ma premiere commotion au cours d'une ardente partie de volleyball de plage, ce qui ne sera probablement pas pour surprendre quiconque m'a deja vu jouer au volleyball. Un plongeon mal dose, collision du cerveau contre la boite cranienne. Classique, leger mal de tete, sans plus.

Sous le coup de ma premiere commotion, ecrase dans mon hamac dans le noir, j'ai connu un moment d'une rare lucidite et d'une grande paix.

Je me suis reveille ce matin avec le cou un peu raide, je m'en remettrai.

Les effets de la deuxieme commotion seront sans doute plus durables, plus profonds. Vous l'avez sans doute vecue aussi, a des degres divers. Je regarde les chiffres, essayant de ne pas y croire. Je me console en me disant que, au moins, on pourra se reprendre l'an prochain.

Sous le coup de ma seconde commotion, par une belle journee ensoleillee, j'ai connu un moment d'une rare noirceur.

lundi 26 mars 2007

Terre a terre

Retour a la realite : choix d'externat.

Malgre le fait que le site de la faculte soit probablement le plus user-friendly de la galaxie, je n'arrive pas a trouver la page pour saisir les preferences pour les choix d'externat. Quelqu'un peut me donner la reference ? Aussi, j'apprecierais tout conseil, quel stage avez-vous adore, deteste, ou trouve-t-on les plus belles residentes, etc. Ne serait-ce que pour me donner l'illusion que les choix d'externat font une quelconque difference...

Merci !

mercredi 21 mars 2007

Île suffirait de presque rien

Une plage, quelques dizaines de bungalows, trois ou quatre petits bars, un café végétarien sympa. Une tonne de livres. Du sudoku allemand.

Je suis heureux qu'il n'arrive plus rien.

Qu'aujourd'hui soit presque en tout point semblable à hier. Et à demain.

Que perdre son temps soit impossible, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire de toute façon.

Libellés : , ,