samedi 23 décembre 2006

Fee des etoiles, je peux-tu avoir un autre hockey ?

Je vous salue bien bas de Xi'an, ancienne capitale de l'empire. Je loge chez les tres accueillants Laurence, Patrice et Anne-Marie. Je devrais celebrer Noel demain et lundi avec toute la communaute canadienne de la ville. Dans un beau moment d'unite nationale, nous avons dispute une partie endiablee de la version canadienne de Cranium. Classique du Cranium en appartement : la securite qui vient nous dire qu'on fait trop de bruit.

Joyeuses celebrations entourant le solstice d'hiver a vous tous si on ne se reparle pas d'ici la ! Merci de lire.

vendredi 22 décembre 2006

Ah, la nuit !

Moment ideal pour grimper une montagne sacree taoiste, certes !

Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, j'ai decide de voir mon etourderie pekinoise comme une nouvelle opportunite. Ainsi, je suis parti vers la cite Ming de Pingyao, aux remarquables ruelles et a l'architecture remarquablement preservee.

Le lendemain, je suis parti avec Scarlett pour grimper de nuit une montagne sacree taoiste, le Hua Shan. On y est arrives apres 8 heures de train assis sur nos sacs tasses sur la fenetre du fumoir. Les trains sont un peu overbookes. Apres avoir explique a l'aubergiste surpris pourquoi nous devions quitter a 22h, nous nous sommes mis en route. On recommande habituellement de partir vers 23h-minuit pour arriver en haut a temps pour le lever de soleil. On avait choisi la nuit la plus longue de l'annee... Un escalier infini parcourt la montagne. Arrives en haut a 3h30, apres avoir parcouru tous les sommets, a 5h, on avait plus grand-chose a faire. Heureusement, un dortoir au sommet etait ouvert, on a squatte jusqu'a 6h30, juste a temps pour voir les premieres lueurs de l'aube. Superbe. On a du devaler les marches pour pas manquer le check-out.

Je suis maintenant a Xi'an, ville nageant dans le smog. Je vais dans une heure demenager chez Laurence, une fille qui enseigne l'anglais ici avec son copain. On devrait tenir un off-souper de Noel du CASI.

dimanche 17 décembre 2006

The comeuppance : justice karmique ou acte manque ?

Mon arrogance a ete bien punie. Moi qui m'enorgueillissais de m'etre procure ce billet de train en langue etrangere, je n'ai pu jouir des privileges qu'il devait conferer.

Apres une belle balade en autobus qui me mena a l'autre bout de la ville, direction gare Beijing Ouest, je me dirigeai vers l'entree d'icelle. Je pensai soudainement au document delivre par mon gouvernement, qui m'octroie la possibilite de visiter des contrees etrangeres. Au son dans ma tete des violons de Psychose, je me visualisai en train de le confier au coffret de securite de l'auberge. Et en train de ne pas le reprendre.

La suite n'a pas sa place dans un blogue s'adressant a (presque ) toute la famille.

Que faire donc de ce nouveau temps imparti a Beijing ? Quitterai-je jamais cette ville ?

La mission mandarine

Apres maintes simulations tout au cours de la semaine, je me suis finalement achete un billet de train, tout en chinois. Je m'auto-attribue quelques morceaux de robot pour celle-la.

Je pars donc pour Xi'an demain. Enfin, si tout a fonctionne comme je pense. Peut-etre qu'au fond, j'ai un billet pour le Kirghizistan. Je commencerai a me mefier si le train m'emmene pour plus de 24 heures.

Le Rough Guide reste le meilleur guide de voyage au monde. Me procurer un Rough Guide.

jeudi 14 décembre 2006

Petits plaisirs

Un des plaisirs (bon, pour moi, la) de tenir un blogue en voyage, c'est de voir dans la saisie semi-automatique les titres que les autres personnes donnent a leurs billets. Si vous en doutiez, la plupart des autres blogues ont l'air plates.

J'etudie le chinois avec la fougue de l'eunuque poursuivi par un tigre a dents de sabre. Je suis ebloui par la quantite de choses que j'ai pu apprendre en 11 heures de cours semi-prives. Malgre une prononciation a faire dresser le poil sur le dos du yak (tire du dictionnaire des locutions tibetaines), je reussis a me faire comprendre dans des situations de la vie courante telles "Bonjour", "Puis-je avoir la cle de ma chambre ?" et "Heille fille, amene-moi donc une grosse biere".

Cette motivation rare a l'etude impose toutefois un style de vie quasi-ascetique, ou je dois me lever a 7h45 le matin, pour 2h30-3h de cours. Ouf. Et bon, il faut que j'etudie ensuite le meme nombre d'heures pour memoriser tout ca. Tout ca pour dire que je passe beaucoup de temps dans les mignons cafes du coin. Notons au passage qu'un cafe coute 5 fois le prix d'une pinte et deux fois le prix d'un repas. Notez au passage que ca en dit plus sur le prix de la biere et de la bouffe que sur celui du cafe.

Je roule maintenant a velo sur les longues rues completement plates de l'immense immense ville. Le velo urbain en Chine n'est rien pour se sentir invincible, intouchable et immortel, mais c'est quand meme moins pire qu'a Montreal.

Une fille qui partage mon dortoir s'est fait confisquer son guide de voyage a l'entree du pays. Motif ? L'ile dont le nom ne doit pas etre prononce n'etait pas consideree comme une partie de la Chine.

Dans un geste environnemental qui allie l'utile a l'agreable, Scarlett et moi sommes alles nous acheter nos propres baguettes dans une boutique de chop sticks. Les miennes sont rouges avec une face de clown. Elles contribuent chaque jour a un reel festin.

C'est tout pour moi pour ce soir, so long, du centre-ville de Beijing.

lundi 11 décembre 2006

Les photos

Sortant de mon inertie habituelle, j'ai reussi a reunir un port USB, un cable USB et un appareil-photo pour telecharger quelques photos sur mon album Yahoo ! Vous y trouverez le lac Baikal, la randonnee a cheval en Mongolie et la Grande Muraille de Chine, un peu pele-mele.

http://cf.pg.photos.yahoo.com/ph/simon_dufour/my_photos?urlhint=actn,del%3as,1%3af,0

dimanche 10 décembre 2006

Le mur

Je deambule toujours dans un gros Chinatown.

Un des avantages d'etre en Chine, c'est qu'on peut manger du chinois a tous les repas.

On peut prendre l'autobus a partir du centre-ville de Beijing pendant une heure et demie et encore etre a Beijing.

J'ai partage les dernieres journees entre attractions touristiques peperes (Palais d'ete des empereurs), particulieres (le quartier d'art contemporain de Beijing vaut vraiment le long, long deplacement - voir remarque precedente) et carrement wild (3h30 de hiking/escalade sur une partie entierement non restauree de la Grande Muraille de Chine).

Cette section du Gros Mur reste un des faits saillants du voyage. Ecoeure des voyages organises, je suis parti avec Scarlett, la Francaise connue en Mongolie, pour Huanghuacheng, une section tres peu frequentee du mur. Faisant fi des avertissements et des multiples "Vous pouvez pas aller la c'est ferme" des chauffeurs de taxi et autres oiseaux de mauvaise augure de Beijing, on a decolle a 6 heures du matin. A l'arrivee, un panneau nous enjoignait de ne pas grimper le mur. Mais bon. Quelle aventure extraordinaire ! Un mur non restaure avec les brindilles qui poussent au centre, des sections de pure escalade, la muraille qui serpente dans les montagnes... Retour plus relax par la vallee et les collines, j'avais eu ma dose de mur. On a rapplique a Beijing ce matin, puisque j'entamerai demain un crash course de 15 heures de chinois. J'aime pas voyager en parlant pas du tout la langue. Et parler chinois, c'est drole.

mercredi 6 décembre 2006

Steve Beijing

Flanqué de mon collègue irlandais Edward, j'ai fait mes adieux aux steppes dans un voyage de nuit sans histoire jusqu'à la frontière sino-mongole, où nous avons pris une jeep pour traverser dans le monde non libre. Cela signait effectivement la fin de 18 glorieuses années pendant lesquelles j'ai su lire.

À l'arrivée dans la ville frontière chinoise, un gentilhomme qui quittait avec nous les terres de Gengis nous offre le gîte dans son hôtel jusqu'au départ de l'autobus qui devait nous mener à Beijing. Il nous a aussi achetés nos billets d'autobus. Le premier arrêt, pour souper, s'est fait dans un buffet chinois, évidemment savoureux. Voilà qui offre un beau présage. Nous nous attendions à arriver à 5 heures du matin mais, à 2h15, un hystérique nous réveille en criant "Beijing ! Beijing !". Après 5 minutes, nous sommes finalement convaincus de notre arrivée dans la capitale du Nord. Mais bon, on est un peu mal pris, c'est pas une heure pour arriver chez les gens ! Finalement, on réussit à terminer la nuit dans l'autobus stationné et, à 6 heures, on se lance finalement à la recherche de notre auberge de jeunesse.

La population de Beijing pourraient compétitionner pour le titre de moins serviables au monde. C'est peut-être aussi parce que notre prononciation de "Métro" en chinois ressemble dangereusement à "Ta mère est grosse", mais là résident les périls d'une langue tonale. Toujours est-il que l'exposition à une carte du métro ne suscitait chez les Pékinois que des regards au mieux perplexes, au pire indifférents. Après une heure et demie, nous avons finalement trouvé notre situation géographique. Ce n'est qu'après 3 heures de marche que nous avons abouti à l'auberge qui, d'une façon décevante, est à peine plus chaude que la rue.

Le restant de la journée a été consacré à la visite de la Cité interdite et de la place Tiananmen. C'est vraiment d'une grande beauté. Je m'attendais à une ville poluée au possible, on m'avait dit que c'était impossible de savoir s'il faisait soleil sur Beijing à cause du smog. Ça me paraît jusqu'à maintenant beaucoup moins pire qu'Oulan-Bator. L'air est respirable et l'atmosphère de la ville et de ses marchés est stimulante. J'en explore un peu plus et je vous raconte.

vendredi 1 décembre 2006

La chevauchée fantastique

De retour de la semaine d'équitation campagnarde, un milieu dans lequel des questions telles "How is your ass ?" et "How are your balls ?" sont non seulement acceptables, mais pertinentes.

Le voyage avait bien mal commencé. Après l'addition à la onzième heure d'un jeune (quand je dis jeune, ça veut évidemment dire plus jeune que moi) couple suédois, notre équipée a parcouru sur des routes inhospitalières les 400 km qui nous séparaient de Kharkhorin, notre point de départ. À l'arrivée, notre hôte et G.O. local, Poudji, nous accueille en nous disant que les chevaux n'étaient pas prêts, qu'il savait pas trop quand on pourrait partir. Bref, ça allait mal.

On a finalement réussi à quitter la poussiéreuse miniville le surlendemain, chacun sur sa monture. On a atteint la yourte où nous dormirions vers 19h, après une heure de chevauchée nocturne angoissante. Mon cheval fonctionnait mal à ce moment-là, mais on a fini par mieux s'entendre au fil des jours. Mais bon, je me suis attiré les railleries de mes compagnons parce que l'animal obéissait à à peu près tout le monde sauf moi.

Pendant cette semaine :

-Nous avons dormi sur des planchers de yourtes chaque soir.
-J'ai mangé plus de mouton que je m'en croyais capable.
-Le démon du jeu s'est emparé de nous, contribuant à cimenter la relation entre les familles et nous, et à augmenter le salaire de nos guides.
-J'ai uriné en sol sacré sans faire exprès.
-J'ai mangé de la moelle épinière de yak.
-Johan, le Suédois, s'est étouffé avec ladite moelle épinière. Les enseignements du bon Dr. Heimlich l'ont toutefois vite ramené dans le camp des eupnéiques. Tout comme Cristobal contre la Floride mardi, ma moyenne d'efficacité s'élève à 1.000
-J'ai appris à compter jusqu'à 10 en mongol, en suédois et en irlandais.
-Autour d'un monastère, je me suis contorsionné dans une grotte pour symboliser ma renaissance.
-On a découvert la diversité de jeux basés sur les osselets de chèvre.
-Le dernier matin, on n'a pas pu quitter avant d'avoir bu un 26 onces de vodka offert par la famille de notre guide.

Vraiment une belle aventure. La steppe mongole en novembre est un paysage d'une belle désolation. Que de l'herbe sèche, des vallées ensoleillées et venteuses, des collines enneigées. Et le froid, bon Dieu, le froid ! Mais ça fait apprécier l'entrée dans une yourte, où un bon petit feu dégèle rapidement l'orteil. On prévoit -29 cette nuit, si ça peut vous donner une idée. Dans la yourte, la nuit, après que le feu se soit éteint, ça donne un petit frisson.

Que dire de plus ? Les nomades mongols vivent une vie très traditionnelle, quoique quelques yourtes disposent d'une antenne parabolique. L'autarcie est presque complète, tout vient des animaux qu'ils possèdent : vêtements, lait, nourriture... Dans n'importe quelle yourte, frapper à la porte est impoli. On est toujours invités : suffit d'entrer, et ils préparent à manger et te gardent à dormir. Une seule pièce, avec une efficacité de rangement tout à fait impressionnante. Le fait que nous étions six a limité la communication avec les familles, les conversations de phrasebooks étant assez pauvres. Ça reste toutefois une source d'humour infinie, surtout quand il contient des phrases telles "Pourriez-vous m'arracher quelques cils s'il vous plaît ?". Priceless.

Une belle complicité s'est établie entre les membres du groupe. Et un Irlandais qui a le sens de l'humour vient avec une quantité effarante de jokes de patates.

De retour dans la métropole, là où, paraît-il, des dizaines de milliers de nomades mal informés auraient déménagé leur yourte dans les dernières années, créant d'importants îlots de pauvreté urbaine. Le mouvement aurait toutefois ralenti au cours des deux dernières années, les nomades ayant arrêté de croire les promesses de richesse monétaire...

Soulignez dignement la Journée internationale du sida et n'oubliez pas votre premier chocolat du calendrier !