mardi 27 mars 2007

Commotions

J'ai subi ma premiere commotion au cours d'une ardente partie de volleyball de plage, ce qui ne sera probablement pas pour surprendre quiconque m'a deja vu jouer au volleyball. Un plongeon mal dose, collision du cerveau contre la boite cranienne. Classique, leger mal de tete, sans plus.

Sous le coup de ma premiere commotion, ecrase dans mon hamac dans le noir, j'ai connu un moment d'une rare lucidite et d'une grande paix.

Je me suis reveille ce matin avec le cou un peu raide, je m'en remettrai.

Les effets de la deuxieme commotion seront sans doute plus durables, plus profonds. Vous l'avez sans doute vecue aussi, a des degres divers. Je regarde les chiffres, essayant de ne pas y croire. Je me console en me disant que, au moins, on pourra se reprendre l'an prochain.

Sous le coup de ma seconde commotion, par une belle journee ensoleillee, j'ai connu un moment d'une rare noirceur.

lundi 26 mars 2007

Terre a terre

Retour a la realite : choix d'externat.

Malgre le fait que le site de la faculte soit probablement le plus user-friendly de la galaxie, je n'arrive pas a trouver la page pour saisir les preferences pour les choix d'externat. Quelqu'un peut me donner la reference ? Aussi, j'apprecierais tout conseil, quel stage avez-vous adore, deteste, ou trouve-t-on les plus belles residentes, etc. Ne serait-ce que pour me donner l'illusion que les choix d'externat font une quelconque difference...

Merci !

mercredi 21 mars 2007

Île suffirait de presque rien

Une plage, quelques dizaines de bungalows, trois ou quatre petits bars, un café végétarien sympa. Une tonne de livres. Du sudoku allemand.

Je suis heureux qu'il n'arrive plus rien.

Qu'aujourd'hui soit presque en tout point semblable à hier. Et à demain.

Que perdre son temps soit impossible, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire de toute façon.

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vendredi 16 mars 2007

Ko Phayam

Je pars ce soir pour l'île de Ko Phayam, dans le golfe d'Andaman. J'ai aucune idée de l'accès à Internet là-bas, vous verrez en même temps que moi j'imagine.

J'ai regardé Babel et The Last King of Scotland hier. Alejandro Gonzalez Inarritu est toujours là pour te rappeler à quel point ta journée pourrait être pire. Par exemple, ta femme pourrait se faire tirer à travers la fenêtre d'un autobus au Maroc pendant que tes enfants sont perdus dans le désert à la frontière du Mexique. Et ça prend ben un Écossais pour coucher avec la femme d'Idi Amin Dada !

jeudi 15 mars 2007

Je pars en vacances. Dans ma valise, j'apporte...

Herzog, de Saul Bellow
A Farewell to Arms, d'Ernest Hemingway
Shalimar the Clown, de Salman Rushdie
The God of Small Things, d'Arundhati Roy
Catch-22, de Joseph Heller
Extension du domaine de la lutte, de Michel Houellebecq
City, d'Alessandro Baricco

De quoi passer le prochain mois au complet sur la même île si besoin est (i.e. catatonie).

Submergé

Bangkok est l'une de ces villes qui m'engloutissent. J'aime pas être ici, il fait abominablement chaud, je parle à personne, j'ai aucune idée de pourquoi je suis encore ici, et pourtant, je partirai pas avant demain. J'aurais pu quitter dès ce soir, mais partir demain est ce que j'avais prévu et je trouve toujours très difficile de changer ce genre de décisions sur un coup de tête. Le fait d'avoir acheté mon billet d'autobus pour demain soir m'aide à me sentir mieux.

Il fait une humidité montréalaise avec entre 37 et 39 degrés Celsius. Même l'inactivité la plus complète épuise.

J'ai rencontré Olivier du CASI hier, lui qui étudie l'agriculture biologique en Thaïlande et au Japon. Ça a fait du bien de parler avec quelqu'un qui me connaît de ma vraie vie. On a regardé des photos et écouté Pierre Lapointe et [karkwa]. Takes you back.

La sympathique réceptionniste de l'ambassade canadienne, qui m'a parlé dans mes deux langues officielles, n'a pas reçu mon bulletin de vote. Catherine Lebossé, j'aurais voté pour toi !

mercredi 14 mars 2007

Confrontation 2007

6h58 : En direct de la capitale-étuve, bonjour. Un café américain m'a à peu près réveillé, le blogue devrait me garder dans un semblant d'état d'alerte. Liza Frulla me recommande de faire table rase.

7h10 : La partie facile, celle qui a été répétée des dizaines de fois et qui ne permet aucune interruption. Dumont a l'air confiant, parle au peuple, punchline pour conclure, son ton saccadé lui donne toutefois l'air d'être dans un débat oratoire au secondaire. L'appel à Charest sonne très faux. Boisclair, sans faille, ton moins inspirant mais posé, calme. Charest livre la marchandise.

7h20 : Charest résiste aux attaques, mais Dumont réussit à avoir le dernier mot. Son ton agressif a été très payant pour Charest en 2003, lui qui doit se contenter de se défendre cette année.

7h25 : Dumont TERRASSE Boisclair sur la santé. Ouch ! Bonne vieille tactique de parler plus fort et de faire semblant d'être en train de répondre à la question pour parler de ce dont il veut bien parler.

7h30 : Boisclair a l'air d'être le PM sortant, attaqué de toutes parts sur le bilan du gouvernement Bouchard-Landry. Charest reste calme et paraît très confiant.

7h40 : Dumont réussit à passer presque toutes les 5 minutes à exposer et domine complètement le pas d'échange. Boisclair a besoin de Moisan pour placer un mot et s'en sort bien pendant ces 20 secondes.

7h45 : All tied up entre Dumont et Charest sur l'environnement. Les deux réussissent à n'exprimer aucune idée, Charest réussit à laisser croire que son gouvernement a accompli quoi que ce soit. Dumont a ostensiblement plus de respect pour Charest que pour Boisclair.

7h50 : Conclusion savoureuse de Charest : "Oui on va les atteindre les objectifs de Kyoto, parce que les Québécois veulent les atteindre. Vous sous-estimez les Québécois M. Boisclair."

7h53 : Tiens, la fille de Dumont s'appelle Angela.

7h58 : Boisclair offre une meilleure performance sur l'économie devant Charest, mais c'est toujours laborieux. L'insistance sur le cadeau de 350M$ aux banques et aux compagnies d'assurance touchera-t-elle le citoyen ?

8h04 : Nous sommes officiellement sortis du débat d'idées quand, en "Gestion de l'État et économie", Dumont passe son temps à attaquer Charest sur... le pont de la Concorde ?!? Charest joue les vierges offensées en s'indignant de la sortie de "lapins" en plein débat, tactique qui l'avait très bien servi en 2003, alors qu'il anéantit Landry sur la question d'une citation d'un discours de Parizeau énoncé la même journée.

8h07 : La naïveté de Boisclair est touchante mais un peu pathétique. L'insistance pour avoir des réponses à ses questions ne paie absolument pas et le fait que Dumont s'en sorte à chaque fois donne l'impression qu'il se fait marcher sur les pieds. Qui est inquiet de la réforme des prisons au juste ?

8h10 : Mon stream commence à avoir des problèmes. Oh non, je risque de manquer des idées précieuses et édifiantes qui pourraient guider ma main dans l'exécution de mon devoir de citoyen !

8h12 : Éducation, famille, développement humain : le premier, le dada de Boisclair, le deuxième, celui de Dumont. Something's got to give.

8h14 : Breaking news : Dumont respecte les choix des individus.

8h18 : Comment Boisclair peut-il poser des questions comme "C'est quoi la position de l'ADQ sur la réforme ?". Il laisse vraiment la tribune à Dumont.

8h19 : Pendant ce temps, dans le vrai monde, le CH perd 3-2 contre les Islanders, ça commence à vraiment mal regarder, genre.

8h24 : Pas si mal sur la question des frais de scolarité, où Boisclair réussit à réintroduire le cadeau aux banques comme mot de la fin. La question des 97M$ restera en suspens, mais Charest semble l'avoir esquivée.

8h26 : Dumont a vraiment l'air fâché de pas avoir de bulletin chiffré.

8h30 : Wow, de loin le meilleur échange, entre les deux debaters aguerris. Charest est convaincant dans son affirmation (sans aucune justification bien sûr) que les propositions de l'ADQ ne tiennent pas la route, mais Dumont profite du fait qu'il détient la dernière intervention pour reprendre cette expression à son compte et se montrer encore en défenseur du peuple opprimé par la machine.

8h33 : Avenir politique du Québec, dernière chance pour Boisclair de sauver les meubles.

8h44 : Je suis rattrapé par mon manque de sommeil.

8h50 : Alright, 3-3 CH-Islanders !

8h55 : Encore une fois le "Quel manque de leadership" d'un ton désolé en secouant la tête sonne faux, mais l'allocution de fermeture de Dumont est précise, proche du peuple, confiante.

8h57 : 4-3 Montréal !!!

8h59 : Boisclair : juste pas inspirant, pas la flamme, bordel. Tu parles de souveraineté, ça devrait inciter au rêve !!!

9h00 : L'objectif du débat, apporter des réponses aux grandes questions ??

Bilan : Le débat de 2003, où Jean Charest s'était comporté en bulldog et avait augmenté de 7 points ses intentions de vote, a montré que l'agressivité payait. Ce débat m'avait laissé avec l'impression que, au fond, au débat, les idées ont malheureusement peu d'importance, la perception prévaut. Et Dumont et Charest ont le mieux paru, Dumont en prenant l'attitude Charest 2003, Charest en réussissant à faire croire à un bilan de son gouvernement. Il a été relativement peu menacé pour un homme menant un gouvernement qui a été aussi critiqué. Il a certainement assuré. Boisclair a semblé plus faible, se démenant pour avoir des réponses à ses questions, réussissant rarement, n'a pas paru imposant. Il me paraît être le perdant. Le coup du document du viaduc de la Concorde était réellement cheap de la part de Dumont. L'assurance affichée de Dumont aura-t-elle impressionné ?

Wow, cet exercice a été exigeant, surtout à 7 heures le matin...

Et pendant ce temps, le CH semble être sorti du bois, à 5-3 et 3 passes de Kostistsyn en 3e !

Marie Grégoire, Liza Frulla et J-P Charbonneau ont une tout autre analyse apparemment...

Blogue débat

Me retrouvant soudain muni d'une grande quantité de narcissisme et de temps à perdre, je bloguerai le débat en direct, si le stream de Radio-Canada fonctionne comme il le devrait.

Factoïde autobiographique : Le jour du dernier débat des chefs, le 31 mars 2003, j'ai moi-même dû débattre du rôle de Loto-Québec dans l'entretien du jeu compulsif, de la façon de garder plus de spécialistes en région et de la pertinence du remplacement à la barre du Canadien de Michel Therrien par Claude Julien survenu trois mois auparavant (je crois que j'ai terrassé mes partenaires de débat sur ce dernier sujet. C'était peut-être aussi juste dans ma tête. TDAH.) J'ai offert une performance naïve qui, laissant ma cote R faire le reste, devait éventuellement m'ouvrir grand les portes sub-phalliques du pavillon qu'on ne connaissait pas encore sous le nom de Roger-Gaudry.

mardi 13 mars 2007

Vendeurs du temple, scandale des commandites

Scène maintes fois répétée autour des temples de Bagan, grande cité antique religieuse du Myanmar :

-Vendeur : Hello, where you come from ?
-Moi : (prends mon souffle) Je viens du pays du bilinguisme merveilleux d'un océan à l'autre, du pays des gens qui, tu en conviendras, sont indéniablement les plus cool de la planète, et tellement, tellement différents, mais, juste au cas où t'aurais pas remarqué À QUEL POINT on est différents, je porte mon drapeau partout sur moi juste au cas où un soupçon de confusion subsisterait, parce qu'après tout, bon c'est vrai qu'on a pas mal genre exactement la même culture qu'eux, mais, faudrait que tu voies, c'est TELLEMENT pas pareil, t'en reviendrais pas, regarde juste le système de santé, et en plus on joue au hockey. C'est ben pour dire, juste à y penser les larmes me viennent.
-Vendeur : You're from Canada !
-Moi : Si j'en crois mon passeport.
-Vendeur : I love Canada ! Such a nice country. (montre son sac) Do you give out pins too ?
-Moi : (soupir)
-Vendeur : You want to buy painting ?

BA me déçoit

Je veux rentrer chez nous !

Mais d'après British Airways, il n'y a aucun siège disponible jusqu'à exactement ma date réservée du 18 avril. J'avais l'intention de rentrer le 5 ou le 6. J'ai vraiment l'impression que 5 semaines en Thaïlande auraient raison de moi. Mais bon, faudra s'y faire.

Et c'est ainsi que je signe mon retour dans le monde mystérieux de l'accentuation.

lundi 12 mars 2007

Les grands enjeux

Les sondages Internet sont souvent insignifiants, mais la, je trouve qu'on se surpasse. Sur le site de Canoe :

Le CHUQ interdira la présence d'enfants lors des échographies de grossesse. Cette nouvelle directive vise à sauver du temps et à faciliter le travail des techniciens.
Êtes-vous d'accord avec la décision du CHUQ?

Oui
Non

C'est d'aucune pertinence comme nouvelle, comment ca peut devenir un sondage ?

You give me fever

La fievre de bas grade qui m'echauffait depuis hier matin ayant franchi vers les 17 heures la barre psychologique des 38 degres, je suis parti a la recherche de quelqu'un qui voudrait bien me faire une goutte epaisse, question de matraquer un paludisme en gestation d'une bonne dose d'artemisinine.

Je me rends donc a un hopital recommande par une sympathique pharmacienne, hopital ostensiblement tenu par des Adventistes du 7e jour, qui ont apparemment rien de mieux a faire en attendant le retour du Messie. Vous vous souviendrez peut-etre de mes amusants demeles avec des membres de cette secte en Roumanie.

Apres que ma mention de "athee" se soit transformee en "chretien" sur mon formulaire d'admission (la receptionniste a peut-etre juge que le medecin ne me traiterait pas sinon), j'ai pu acceder a la salle de consultation. J'ai ete cavalierement renvoye chez moi avec du Tylenol, une impression diagnostique de rhume et un conseil de boire beaucoup d'eau et de prendre du repos, ce que j'avais conclu par moi-meme, merci. Et pas de goutte epaisse. Mais bon, je me suis reveille a 36,5, faut croire que les Adventistes avaient raison pour une fois...

dimanche 11 mars 2007

28 jours plus tard

J'ai mis le pied, un peu hagard, a l'aeroport tout neuf de Bangkok ce matin. Yangon et Bangkok se ressemblent autant qu'Oulan-Bator et Beijing (ou Natalie Portman et moi).

Vous vous attendez probablement a recevoir un compte-rendu detaille de mes aventures birmanes. Ah ! et Dieu ! votre fidelite, sans mentionner votre sex-appeal collectif, le justifieraient bien ! Mais on ne peut pas mettre 28 jours sur table comme ca. J'ai toujours aucune idee de comment rendre le tout. En fait, j'ai eu un acces etonnant a Internet pendant tout le voyage, j'avais seulement aucune envie d'ecrire. Un luxe, dans un voyage au XXIe siecle, convenons-en. J'ai apparemment l'air moins subversif que je pensais. Je me suis tout de meme fait expulser d'un campus universitaire. Je suis surpris que ce soit jamais arrive avant. Si j'ai un jour le gout d'en ecrire plus, vous serez certainement les premiers avises.

L'usure des longues journees sur la route commence a faire son oeuvre erosive. La Thailande est donc bienvenue, ne requerant aucun effort physique, et encore moins intellectuel. Khao San Road, la rue la plus touristique du monde, est dix fois plus imposante que ce a quoi je m'attendais. Une espece de Times Square du backpacking sur 300 metres de long, sans les lumieres mais avec plus de pancartes. S'y developpe une industrie florissante du smoothie, de la pizza, de la fausse carte, du livre usager (accent aigu ?), du t-shirt stupide et du bikini. La foule se separe inegalement en gens habilles roots qui vivent a peu pres en Thailande, et en Occidentales de 18-20 ans qui rivalisent de decolletes et de mini-jupes, agrementant enormement le temps en terrasse de votre humble serviteur. Mon absence de lunettes de soleil est pour cela un grave probleme. Incidemment, il y a longtemps que je ne me suis pas senti aussi pas cool, mais la precedemment decrite industrie du bouquin d'occase compense mes lacunes sociales. A ce propos, l'honorable Mathieu Gaudet se rejouira du fait que j'aie finalement deniche The God of Small Things.

J'espere que vous etes toujours la !

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