jeudi 28 septembre 2006

Chronique anniversaires

Presentee par Peche Mignon des Halles St-Germain. Nostalgie de l'Est du Quebec...

Bonne fete a Michel Hebert, l'etudiant-psychiatre a la criniere de lion, qui celebre aujourd'hui (ou hier) ses 22 ans !

mercredi 27 septembre 2006

Nijni Novgorod mon amour

J'avais deja un peu vole le punch de l'eternelle question "Coudonc, Simon est rendu ou la ?" dans le message precedent. Aussi bien titrer en reference a la Nouvelle Vague.

Quoique Nijni Novgorod (surnommons-la amoureusement NN pour le reste du voyage) soit la 3e ville de Russie, vous n'en avez sans doute jamais entendu parler, a part le plus hardcore fan de 2e division de soccer russe (Go Lokomotiv !). Je suis ici seulement de passage vers Kazan, j'esperais prendre le train le plus tot possible. Mais bon, pour quelque raison que la raison ignore, expliquee sur un ton condescendant en russe a la gare, je ne peux pas prendre le train aujourd'hui, ce qui me laisse ici deux jours. Je croyais vivre un premier episode de "Dieu Tout-Puissant, sortez-moi de ce hellhole au plus vite", mais finalement, la ville, avec son Kremlin surplombant la Volga, est tout a fait agreable. Surtout en automne, au coucher du soleil, je presume. Je suis bien tombe.

Je n'ai pas vu une seule goutte de pluie depuis la frontiere lettone. Pas un orage, pas une averse, pas meme une ondee ni une bruine. C'est pas seulement qu'il ne pleut pas, mais il fait presque toujours un parfait soleil. Hier toutefois, l'automne est arrive d'un coup, avec la temperature qui passe soudainement de 22 a 12 degres.

J'ai pris un minibus/microbus/matatu/marshrutky pour aller de Suzdal, en campagne moscovite, jusqu'ici. Sur le chemin, l'autoroute etait bloquee pour laisser le passage a une quarantaine de tanks. Seulement en Russie.

J'habite dans une chambre d'hotel (!) beaucoup trop bien pour moi, mais c'est tout ce que la ville offrait. J'ai meme ma propre toilette. Et un complimentary breakfast. Et mon visa enregistre gratis. Et une reception avec des employes qui parlent anglais. La proverbiale grosse vie sale.

Je trouve de plus en plus penible de ne pas parler russe. Vu le manque d'etrangers, les seuls contacts sociaux que je peux avoir depuis 2 jours sont avec des Russes, ce qui est fort ardu, meme le dictionnaire a la main. Ca me draine completement.

Le top 2 des chansons les plus jouees sur le lecteur MP3 depuis le debut du voyage :
"Seeing Other People" de Belle and Sebastian et, bien sur, "Imparfait" de Daniel Belanger.

D'apres leur site Internet, Ak Bars Kazan ne jouerait pas avant lundi. Damn. Pendant la greve, c'etait le club de Nikolai Khabibulin, Vincent Lecavalier, Brad Richards et Ilya Kovalchuk. L'annee passee, ils etaient champions de Russie. Et ils sont bases au Tatarstan. Quoi de mieux ?

Allez, a plus tard !

A la confrontation sportive

Par souci de chronologie et pour pas pleurer si l'ordinateur crashe (pas d'italique ici), je vais separer mon entree "Nijni Novgorod" en deux. Tachez de voir ca comme un double plaisir.

Samedi dernier, comme je le disais precedemment, deux clubs moscovites se disputaient les honneurs d'un important derby local. CSKA Moscou representait l'armee dans les temps sovietiques (d'ou leur t-shirt vintage "Army, go ahead !"), alors que Lokomotiv Moscou est, ben, le club du chemin de fer. CSKA etait le champion de l'an dernier et joue incidemment en ligue des Champions.

J'arrive au stade avec pas de billet deux heures avant le match, me questionnant sur l'opportunite d'y acceder. L'armee garde l'entree du stade, ca promet. Pas de file a la vente de billets, je reussis facilement a me procurer un droit d'entree, pour moins cher que ca m'aurait coute pour voir MES Carabins. On me demande pour quelle equipe que je prends. Whatever, reponds-je, avec un savoureux accent moscovite tinte de mon occidentale origine. Je me retrouve dans la section CSKA.

Le temps de me faire fouiller 4 fois (je devrais faire moins de jokes de Tchetchenes) et de traverser deux lignes de vehicules militaires, j'accede finalement aux lieux. Vraiment une belle atmosphere, avec des slogans et des chansons a repondre entre les deux cotes du stade, et des fingers et des insultes aux sections de fans de l'autre equipe. Le calibre de jeu etait un peu dilue par contre, et mon CSKA a fini par baisser pavillon 2-1, tous les buts en premiere demie. Pour le benefice de Guillaume T., deja emoustille par le precedent message, je crois que les Bresiliens avaient ete laisse de cote en prevision du match de ligue des Champions d'hier soir. Ils ont d'ailleurs gagne 1-0 sur le Hambourg SV. Au sortir du stade, un corridor de soldats d'apparence prepubere menait au metro Dinamo, empechant les echauffourees manifestions d'amitie et de rivalite viriles entre fans des deux equipes typiques des rencontres sportives.

lundi 25 septembre 2006

Puisqu'il faut partir...

...je quitterai Moscou demain (si je reussis a me lever a temps). Je vous raconte bientot le match CSKA Moscou - Lokomotiv Moscou, apres lequel un corridor de soldats vous guide du stade au metro.

Cheers !

jeudi 21 septembre 2006

Premiere bombance

"Premiere ?!?", s'exclameront certains d'un ton doublement interrogateur, simplement exclamatoire. Eh oui, j'avais ete plutot sage depuis mon arrivee en zone slave. Si certaines nuits furent courtes, elles etaient en revance arrosees de maniere raisonnable. Hier etait une vraie bonne brosse russe (dites les deux derniers mots tout haut, ca sonne bien). Comme toute vraie brosse, elle est epique (de 22h a 6h du matin) et met en vedette des personnages colores, que vous rencontrerez bientot.

A 22 heures, je rejoins Virginie et Alexandrine, deux des sous-mentionnes "Rouges et or" a une station de metro tout pres de mon auberge. Je connais Virginie depuis Riga, elle habite Moscou depuis janvier; Alexandrine, de longue date, depuis un match de Genies en Herbe en secondaire 5. Je suis sur qu'elle salue d'ailleurs tout le lectorat rimouskois de TDMVEMTS (soit Michel Hebert). Les deux font incidemment partie du meme programme d'echange lavallo-moscovite.

Virginie, etant cool et vivant a Moscou depuis quelques mois deja, connait des endroits underground sympathiques. Elle nous amene dans un bar de sous-sol, bien sur, ou l'on accede par la cour interieure d'un immeuble non marque. Bref, un lieu d'inities.

Apres une biere ou deux ensemble, je vais commander une autre tournee au bar, sortant mon russe des grandes occasions. Deux gars relativement souls, Andrei et Sacha, m'offrent un shooter de tequila pour celebrer mon etrangete. Sacha parle anglais et Virginie sont les deux seuls bilingues, on reussit a se comprendre grace aux traductions poetiques de Sacha. Celui-ci, par ailleurs, ne sait dire en francais que "La musique chinoise est la plus ancienne musique organisee du monde", ce que je trouve eperdument cool.

Apres de la vodka et des hors-d'oeuvres typiquement est-europeens, je trouve sur mon chemin au retour des toilettes un type etrange, avec des straps de cuir sur son chandail. Il me met en garde contre tous les dangers du monde, de celui de boire avec des Russes qui te disent que t'es un etranger cool et qui finalement s'enfuient en te laissant la facture, jusqu'a celui de se promener dans ce pays en ayant l'air aussi juif (c'est une constante). Apres une quinzaine de minutes de ces avertissements, il finit par me cruiser assez ostensiblement, me donne son numero de cell ET son numero ICQ (une autre constante) qui, pour ceux que ca peut interesser, compte maintenant 9 chiffres.

Il finit par se joindre a notre joyeuse tablee, tout comme deux cuisiniers du bar a l'air juvenile, qui exhibent les mullets les plus spectaculaires a l'est de l'arrondissement du Vieux-Longueuil. Pour les neophytes au style capillaire dominant des annees 80, pensez Jaromir Jagr, conquete de la coupe Stanley 1991-92. Totalement business in the front, party in the back, comme on les aime.

On finit par sortir du bar vers 4h30, on me debarrasse de mon pretendant. On va dans un petit kiosque ouvert 24h (comme tout dans ce pays) ou un immigrant fait rotir des poulets entiers sur la broche dans sa shop de cigarettes. Ne pouvant resister, j'en achete un qu'on partage goulument. En post-volaille, Sacha m'arrete une voiture qui me raccompagne a l'auberge. Rentre a 6 heures, je suis deja debout a 9h30 pour aller voir le mausolee de Lenine, une experience mystique sans pareille. Je vous epargne les details sur la maniere de conserver le corps dans un etat a peu pres compose, mais les plus brillants ingenieurs russes des annees 20 ont planche la-dessus pendant des semaines. C'est ben pour dire.

mercredi 20 septembre 2006

Ce froissement que vous entendez est le retournement de Lenine dans sa tombe

Je suis dans un cafe Internet dans un centre d'achats souterrain de luxe de Moscou, a deux pas de la place Rouge. Avoir un tel temple-bunker commercial jouxtant l'incarnation meme du communisme doit faire mal au myocarde proletaire de Vlad Illitch, dont le cadavre repose justement tout pres.

Ma premiere balade sur les rails slaves s'est deroulee adequatement, mais dans un sommeil trouble. Je suis bien sur tombe sur une des couchettes que le livre de culte Lonely Planet recommande d'eviter, de sorte que mes 53 compagnons de wagon qui allaient a la toilette pendant la nuit m'accrochaient un coude en passant. Je suis arrive un peu deboussole a Moscou a 5h45 du matin, le temps de tournoyer et de reprendre mes esprits, j'arrivais a 8 heures dans une auberge ultra-sympathique (ce qui permet de pardonner son prix prohibitif).

Etre sur la place Rouge est un sentiment envahissant. Ca fait toujours drole de voir pour vrai un batiment legendaire pour la premiere fois. Et ainsi je tombai hier sur la cathedrale St-Basile qui, incidemment, est reconnue tant pour ses tours d'inspiration orientale que pour son entreposage de BPC (c'est une blague). Elle etait tout ce que je me representais de la Russie, le reste ne sera que surprise.

J'ai pris contact hier avec a peu pres toute la communaute lavallo-universitaire en echange a Moscou, soit environ 25 personnes (!). Ils semblent etre de bonnes gens, vivent en residences dans la deuxieme universite de Moscou.

And so today, me voila qui visite le musee d'histoire national de la Russie, qui couvre en 38 glorieux halls l'historique entier de la presence humaine a Moscou. On y trouve reliques religieuses, peintures de Cath the Great, des uniformes militaires des vainqueurs de Napoleon, sans compter un video cool d'un australopitheque qui se fait manger la tete par un tigre a dents de sabre. C'etait un bel apres-midi, couronne par une visite a ladite St-Basile, et une petite sieste sous un chaud soleil de derniere journee d'ete aux jardins Alexandrovski, sous le Kremlin. Bon temps pour lire du Soljenitsyne tranquille.

Maintenant j'ai la peche, et je sais que je ne voudrai pas partir d'ici. Je suis un mauvais voyageur, je m'attache trop aux nouveaux endroits...

Et pendant que le compteur de Norvegiens qui sont surs que je suis juif commence a s'elever, en meme temps monte le compteur de pays que je comptais visiter victimes de coup d'Etat.

Comment on peut se sentir quand on est dans une reunion de chefs d'Etats de l'ONU et que, soudainement, l'armee prend le pouvoir dans ton pays ? Tu dois te sentir un peu loser en face de tous les autres presidents et premiers ministres. Je suis sur que le pauvre Thai se promene dans les corridors en pensant que tout le monde se dit dans son dos : "Aha, MOI mes generaux ont pas pris possession de ma tele nationale !".

lundi 18 septembre 2006

La ou la police roule en Lada

Desole tout le monde encore une fois pour l'horreur accentuatoire, mais les gens de la conspiration judeo-marxiste dans ce pays ont apparemement decide de cacher la fonction de changement de langue.

Eh bien, entre un excitant sommet du G8 ou j'ai presque cotoye Vlad et mon Stephen, et mon angoisse tenaillante au sujet du contrat de 15 ans de Rick DiPietro, c'est a se demander comment je peux meme trouver le temps de penser, et encore moins d'ecrire. C'est dire a quel point je vous aime.

Apres avoir manque de peu le match entre Zenit St-Petersbourg et Krylya Sovietov Samara, j'ai decide de faire contre mauvaise fortune bon coeur et de visiter un autre lieu de culture. Retraversant la ville dans l'autre sens, j'ai ete pris d'une petite emotion a la visite du musee Dostoievski. Il est situe dans le dernier appartement que Dosto a occupe avec sa famille, la meme ou il a ecrit les bros Karamazov.

Un Bresilien plein de sagesse que j'ai rencontre a Riga me faisait remarquer a quel point on perd rapidement le sens d'emerveillement devant notre voyage. Je crois que c'est parce que tout le monde qu'on rencontre pendant notre voyage voyage aussi, par consequent, tout le monde trouve normal d'etre a Riga, St. Pete, probablement aussi Moscou. A peu pres une fois par jour, une onde d'emerveillement me traverse. J'espere que ca continuera.

J'ai eu un crash course culturel hier, quand j'ai rencontre a l'auberge un Norvegien et sa copine estonio-russe. Pour citer un excellent groupe canadien, elle donnait un tea party dans son appart, ou elle recevait quelques amis et ou j'ai eu l'honneur d'etre invite. Quelques Russes, un Estonien, un Neerlandais expatrie. Des gens tres interessants, et un appart des plus cool dans un quartier ouvrier de Peter. La soiree s'est deroulee a moitie en russe et a moitie en anglais, ce qui, comme a van Gogh, m'a aiguise l'oreille un peu. Je commence a considerer que peut-etre qu'un jour je pourrais comprendre quelque chose, ce qui est deja plus d'espoir que j'avais. Incidemment, mon espagnol me revient aussi, difficilement. La soiree m'a aussi donne un contact a Vladivostok, en l'occurence le frere d'une fille presente. On a toujours besoin d'un contact a Vladivostok.

Le cotoiement de vrais Russes m'a aussi enseigne des choses surprenantes. Sur un grand boulevard ou dans la rue, n'importe quelle voiture peut etre arretee et utilisee comme taxi, avec un prix negocie a l'avance selon la destination. Le plus demoli le char, le moins cher tu vas payer. Vraiment cool.

Ouch, etrange reminiscence d'adolescence : quelqu'un sur un autre ordi du cafe vient de recevoir un message ICQ, avec son caracteristique oh oh. Takes you back.

Autres elements au hasard : tout le monde boit de la biere dans la rue malgre le fait que ce soit interdit, y compris des policiers en uniforme. Ca ressemble vraiment a un Etat policier ici, des soldats ou des flics sont postes a tous les coins de rue, avec des pistolets semi-automatiques. Et comme ils sont sous-payes, ils sont mechants. Ils conduisent aussi des Lada, comme le titre pouvait laisser presager. Je devrais pas leur avoir affaire.

Bon, c'est pas mal tout ce que j'avais a dire sur le sujet. Je prends le train cette nuit, a bientot.

Dans les commentaires, j'aimerais que vous discutiez de pourquoi, contrairement a toutes les villes riches du monde comme Montreal, Toronto, Sydney, Paris, Londres, la ville de Tokyo n'est pas du tout cosmopolite. Est-ce seulement le racisme, ou y a-t-il d'autres raisons ?

samedi 16 septembre 2006

Nouvelles de Petersbourg

Bon je vous avais dit que je vous abandonnerais quand je perdrais l'acces infini a Internet. Cette ville souffre vraiment d'une carence majeure en cafes Internet abordables. D'ou mon absence des derniers jours.

Depuis la derniere fois, j'ai fait une balade de 13 heures en autobus de nuit aux cotes d'un sympathique prototype de babouchka, dont l'envergure m'a empeche de dormir jusqu'a 7 heures du matin. Elle etait par ailleurs fort gentille et m'a offert de sa cuisine, ce qui l'excuse entierement. On diffusait dans l'autobus des classiques du cinema tels Click, avec un concept particulier de doublage. Ici, ils laissent la bande sonore anglaise en dessous et un seul acteur fait toutes les voix russes ou lettones par-dessus, avec un minimum d'emotions. Etrange et mentalement insupportable.

Le passage des douanes a 2h30 du matin a ete etonnamment facile, aucune question, douanier russe souriant. Apparemment, une fois le visa delivre, les procedures se simplifient drolement.

St-Petersboug est vraiment belle, la larme m'est venue a l'oeil en apercevant la Neva pour la premiere fois. Evidemment, j'ai passe une journee bien remplie a l'Ermitage. En arrivant, la premiere salle ou je tombe : Willem de Kooning, qui, contrairement a ce que son nom laisse presager, n'est pas un grand maitre flamand du XVe siecle, mais bien un des chefs de file de l'expressionnisme abstrait americain des annees 50-60. Honnetement, j'ai eu ma dose de Renaissance italienne et d'impressionnisme francais apres quelque temps... Le decor reste toutefois assez impressionnant. Une exposition sur notre J-P Riopelle national m'a surpris, toujours aussi bon, meme en Russie. Hier, je suis alle au Musee russe, ou j'ai pu me regaler d'art contemporain russe, avec une belle collection de Malevitch. Beaucoup plus interessant d'apres moi, mais bon...

Cote russe, j'en viens a me demander si j'ai vraiment etudie cette langue-la. Je comprends absolument rien, c'en devient desolant. Je persiste. C'est etrange ici, les gens semblent juste pas envisager que tu parles pas la langue, et font juste repeter en criant plus fort quand tu dis "quoi ?". Quand tu le dis en cyrillique, anyway.

Je suis sorti les deux derniers jours dans un bar de sous-sol appele Datcha, un des bars les plus cool que j'aie vu sur Terre (Charon serait par contre une party place de calibre intergalactique). J'ai entre autres joue au baby-foot contre un guitariste russe chanteur d'un groupe d'emo power-pop (autodecrit comme ca), avec un Russe noir avec des dreads et un tatouage de croix gammee (???), et deux lesbiennes allemandes demonstratives. Les bars ferment a 6 heures du matin ici, j'ai pas encore toughe jusque-la.

Apres le eye candy de Riga, ou les lois antidiscrimination dans l'embauche sont selon toute evidence plus laxistes que chez nous, mon auberge de jeunesse est un changement majeur. Les employes de l'auberge d'ici sont de vieux Russes, la place est tres calme. Ils ont de bonnes histoires de sovietisme, c'est interessant.

Je pars pour Moscou probablement demain soir sur un train de nuit. Dans le prochain episode, je promets de descendre la Moskva jusqu'au parc Gorki en ecoutant le vent du changement. A suivre.

mardi 12 septembre 2006

Funeral ou le EP ?

Ah, l'entrée (anglicisme crasse, quelqu'un a mieux ?) où j'incitais les lecteurs à laisser des commentaires sur la mort de Steve Irwin s'est rapidement transformée en débats d'intellectuels sur la valeur relative des deux albums d'Arcade Fire. Je ne connais pas assez le EP pour disserter longuement sur le sujet (et honnêtement, même si je le connaissais, je pourrais pas), mais je trouve beaucoup plus d'excellentes chansons sur Funeral, telles que Neighborhood #1, Rebellion, In the Backseat. Je trouve les textes beaux, empreints d'une mélancolie banlieusarde touchante.

J'ai étrenné mon lecteur MP3 bas de gamme pour la première fois aujourd'hui, j'avais vraiment envie de me retirer. Après avoir passé deux mois et demi au Guatemala sans musique, j'avais découvert que c'est tout à fait humainement possible, la musique s'évanouit tranquillement de ta vie et de tes habitudes. Mais reste que c'est un bon moyen de s'évader et de déconnecter du quotidien backpacko-letton. Une fois par quelques jours, c'est pas si antisocial.

"Steve Irwin and his wife, Terri, shared the philosophy that in most instances, one may hunt, trap, and relocate most "problem crocodiles," defined as those who have come into conflict with humans, without harming them. Their programs reflect an approach centered around "human co-existence with wildlife," which is in sharp conflict with poachers and some other persons who also lay claim to the label "crocodile hunter."

Non, mais si c'était pas de ce maudit orgueil...

Tiens, en référence au commentaire de GG, éduquons-nous sur la chanson médiévale :
http://en.wikipedia.org/wiki/Aubade

Je quitte demain à 18h pour 15 heures d'autobus vers des latitudes inexplorées et inhospitalières dans nos contrées natales. J'ai réussi à sortir mon russe avec le chauffeur d'autobus aujourd'hui, avec un succès encourageant. Je suis capable d'enfiler trois mots de suite, je pourrai peut-être m'en tirer. Découvrons St-Pétersbourg. À propos, saviez-vous qu'un référendum post-communiste n'a démontré qu'un appui très léger de la population au changement de nom de Leningrad vers St. Pete ? Le district (oblast) où se trouve la ville s'appelle d'ailleurs toujours Leningrad. Comme quoi on fait pas juste rire, on apprend aussi.

C'est à suivre, dans la ville de l'Ermitage, du crime, du châtiment et des marécages.

Je devrais toujours laisser des cliffhangers.

Je t'échange la Promenade contre la Baltique et l'aqueduc.

Entendu : du Sigur Rós (groupe islandais) et du Wolf Parade (groupe alternatif montréalais relativement obscur) dans un café hier. Sommes-nous mondialisés ou non ?

Nagé : dans la Baltique, beaucoup plus chaude que le golfe du Saint-Laurent

Got screwed : au sujet du nombre de pays dans le monde, par un Brésilien. La définition de Wikipedia est poche.

lundi 11 septembre 2006

Leçon divine

La buanderie de l'auberge a finalement été source d'aventures multiples. Une laveuse trop zélée a notamment eu raison de mon gaminet transylvanien. Une autre illustration de la loi voulant que what Eastern Europe giveth, Eastern Europe taketh away.

Je vous promets de ne pas écrire autant quand je ne serai plus dans une auberge avec 6 ordis avec Internet illimité.

Entre-temps, vous pourrez vous amuser avec un clocher d'église, quelques scènes prises du 26e étage du plus haut immeuble de Lettonie, et un graffiti surprenant.

http://cf.pg.photos.yahoo.com/ph/simon_dufour/album?.dir=/a1afre2&.src=ph&.tok=phc7veFBdM_VPk4A

Une adresse si simple, on dirait presque que c'est un mouchoir en rouleau.

dimanche 10 septembre 2006

Riga-sur-le-St-Laurent

Une étrange coïncidence hier soir dans la capitale balte qui sert de décor au début de ces aventures. Je rencontre avant-hier un Montréalais, étudiant en histoire, au milieu d'un tour de l'Europe. On passe la soirée à discuter avec des Brésiliens, Américains, Allemands, soulagés de rencontrer d'autres gens que des Britanno-insulaires en enterrement de vie de garçon.

Hier, une autre fille de Montréal arrive, elle étudie le russe à Moscou et a elle aussi découvert que le chemin le plus cheap pour mener en Russie passe par la Lettonie. On discute autour d'une bière, vers 2h30, je propose qu'on aille se restaurer chez Pelmeni's, qui offre la meilleure nourriture slave, avec le moins de sourires et au meilleur prix. Rassasiés par l'immensité de presque-raviolis, on décide d'aller acheter d'autre bière dans un dépanneur ouvert 24h. Qui ne rencontre-t-on pas là ? Évidemment, le chef du groupe d'amitié Canado-lettone accompagné de sa femme, qui vient de Gatineau. Ce conclave national impromptu (oui, nous avons aussi élu un pape) n'a pas semblé émouvoir la caissière du dépanneur, qui a tenu à appliquer les lois de son pays interdisant de vendre de l'alcool après 22 (!) h, tout en activant le moins de muscles possible de son visage.

J'ai pas réussi à uploader de photos sur le blogue, mais j'en ai mis quelques-unes sur Yahoo!, je vous donne l'adresse plus tard, maintenant il faut que j'aille mettre mon linge dans la sécheuse.

vendredi 8 septembre 2006

Mayday, pas de titre astucieux en tête !

Je suis toujours très heureux dans la capitale lettone. Après deux jours, je commence à comprendre un peu mieux cette ville. Pour établir une comparaison boiteuse (après tout, ne le sont-elles pas toutes ?), le centre fait penser à un Vieux-Québec Art Nouveau croisé avec le boulevard St-Laurent, envahi par des hooligans anglais et écossais. Je m'explique...

Avec la création de liaisons aériennes à bas prix (genre 20$ aller-retour) entre Londres et presque toutes les villes d'Europe de taille respectable, il est devenu de bon ton chez les jeunes anglais et écossais de se réunir en groupes de 8-10, prendre une auberge de jeunesse pour quelques jours, et boire en hurlant dans la ville toute la nuit. Pour donner une idée de la discrétion, il y avait une dizaine d'Écossais en chandail officiel de soccer du pays (!) et en kilt (!!!) qui habitaient avec nous hier. Adorable. Il semble y en avoir moins ce soir, et en plus j'ai été upgradé dans un dortoir de seulement 4 lits pour le même prix. C'est une belle vie.

Voulant nous éloigner des dizaines d'Anglo-Saxons saouls qui polluaient notre existence, les 5 autres étrangers de l'auberge et moi sommes sortis ensemble dans un bar pseudo-latin. Le bar était bien, et les compagnons, sympathiques. On est rentrés à 4h30 du matin, et, avantage majeur du décalage horaire, on a pu regarder le match d'ouverture de la NFL, le US Open et le match d'ouverture de la première ligue de hockey russe en même temps. Mon décalage horaire est bel et bien vaincu.

J'ai découvert cet après-midi un marché post-soviétique vraiment cool, ou parler anglais n'est vraiment pas une option. Ça rappelle un peu le marché Jean-Talon, ou le Guatemala.

Pas beaucoup de commentaires pour l'instant sur le blogue, je vais tenter de stimuler la discussion en vous demandant de disserter sur l'impact de la mort de Crocodile Hunter sur votre vie. Prenez-vous moins de risques ? Moi j'ai réalisé que si même Crocodile Hunter peut être achevé par une raie, nous sommes bien peu de chose.

Until then,

Simon

P.S. J'ai quelques photos de qualité douteuse que j'essaierai de télécharger quand j'en aurai le courage.

jeudi 7 septembre 2006

Premieres impressions sur Riga

Me voici a Riga, qui est la destination la plus orientale desservie par la compagnie a bas prix Ryanair. Je n'avais pas pense a m'informer sur la Lettonie avant le voyage, avec comme resultat que je suis arrive a l'aeroport en ne parlant pas un seul mot (vraiment aucun). A part peut-etre Sandis Ozolins et Arturs Irbe.

Changeant mes livres sterling a l'aeroport, je m'attendais a recevoir des millions de quelque chose. Au lieu de ca, mes 15 livres m'ont valu 15,20 lati. J'etais un peu decu, mais mieux instruit sur la puissance de la monnaie lettone.

J'ai passe un apres-midi d'intense sightseeing a Londres hier. J'ai reussi a voir presque tous les lieux d'interet en 5 heures epuisantes, voila du tourisme ridicule.

S.

mardi 5 septembre 2006

Choc culturel majeur !

Arrive en bon etat a Londres apres un vol sans histoire et sans trop de sommeil. Premier choc culturel, et je suis sur que vous ne le croirez pas : les gens conduisent du mauvais cote de la route et parlent anglais avec un accent ! Stupefait, j'ai deja failli me faire ecraser apres avoir distraitement neglige un des nombreux signes peints sur l'asphalte m'enjoignant de soigner mon apparence physique ("Look right"). Decidement, l'aventure commence.

Stay cool !