The Spaghetti Incident
Comme la plupart des semaines de la vie, la dernière a été agréable, tout en étant ponctuée d’assez peu de rebondissements. J’ai discuté de la vie avec Sergeï, un personnage tout à fait fascinant, douloureusement russe et totalement polyglotte. Le retour de sa femme Nastia d’une visite familiale a probablement d’ailleurs créé ici la plus grande concentration de gens parlant français de toute la Sibérie orientale. Je crois bien que Sergeï me restera un ami cher.
J’ai appris avec Vidana un peu du vocabulaire russe du ping-pong, mais je perds encore contre des fillettes de 9 ans.
Je me suis tapé la traduction française du site Internet qui est, ma foi, quasi pulitzérisable. J’exagère, bien sûr, mais j’ai beaucoup apprécié l’exercice. La recherche du mot juste et précis représente un défi intellectuel fort stimulant. Venant de lire un essai de Miron à ce sujet, je me suis attelé à utiliser un français précis et dénué d’anglicismes, ce qui est beaucoup plus difficile qu’il ne semble. Il y a encore des choses dont je doute. (Est-ce qu’on peut dire « charger » dans le sens de « charger cinquante piasses » ?) Et des choses qui me répugnent, comme le fait que je doive écrire « pull » au lieu de « chandail » parce que le lectorat est majoritairement du V. C. (Vieux Continent). Anyway, je me suis bien amusé.
Mes cours d’anglais avec Tima, fils de 9 ans, ne sont plus le croisement entre écartèlement et supplice de la goutte qu’ils étaient au début. Après quelques semaines, on est tous les deux beaucoup plus intéressés et ses progrès sont flagrants. J’en suis vraiment très heureux et assez fier. Les cours avec Nikita et Natacha se déroulent toujours très bien, j’ai l’impression qu’ils apprennent le français plus vite que j’apprends le russe, ce qui me pique un peu. Ce sont des gens que j’apprécie beaucoup, généreux, remplis d’idées et d’une soif intarissable d’apprendre.
Je devrai partir dans 2 jours, visa obligeant. Je laisserai comme bilan un spaghetti abominable (j’ai plein d’excuses, sur lesquelles je ne m’étendrai pas), des crêpes bien grasses, cinq tentatives ratées avant de finalement réussir à allumer moi-même un poêle à bois, une amélioration marquée en tennis de table et en russe, et des gens que je considère comme de véritables amis. Nikita et Natacha partent en vacances samedi avec les enfants, ils ne savent pas trop où (leurs plans sont encore plus flous que les miens si une telle chose est possible), probablement en Mongolie et en Chine. Ils m’ont invité à aller avec eux, je vais probablement décliner. Je sens que le temps est venu de reprendre la route par moi-même, avec les défis, les inconforts, et l’excitation constante qui y sont inhérents. M’installer ici m’a fait le plus grand bien, m’a permis de me lier avec des gens, de prendre du temps à ne rien faire, de me promener sans but, de lire, sans sentir que je devrais être ailleurs, sans avoir à me préoccuper de quoi que ce soit. Je partirai avec un pincement au coeur, mais rempli d’une énergie nouvelle, comme un nouveau voyage, sans la crainte et la nervosité du début.
J’ai appris avec Vidana un peu du vocabulaire russe du ping-pong, mais je perds encore contre des fillettes de 9 ans.
Je me suis tapé la traduction française du site Internet qui est, ma foi, quasi pulitzérisable. J’exagère, bien sûr, mais j’ai beaucoup apprécié l’exercice. La recherche du mot juste et précis représente un défi intellectuel fort stimulant. Venant de lire un essai de Miron à ce sujet, je me suis attelé à utiliser un français précis et dénué d’anglicismes, ce qui est beaucoup plus difficile qu’il ne semble. Il y a encore des choses dont je doute. (Est-ce qu’on peut dire « charger » dans le sens de « charger cinquante piasses » ?) Et des choses qui me répugnent, comme le fait que je doive écrire « pull » au lieu de « chandail » parce que le lectorat est majoritairement du V. C. (Vieux Continent). Anyway, je me suis bien amusé.
Mes cours d’anglais avec Tima, fils de 9 ans, ne sont plus le croisement entre écartèlement et supplice de la goutte qu’ils étaient au début. Après quelques semaines, on est tous les deux beaucoup plus intéressés et ses progrès sont flagrants. J’en suis vraiment très heureux et assez fier. Les cours avec Nikita et Natacha se déroulent toujours très bien, j’ai l’impression qu’ils apprennent le français plus vite que j’apprends le russe, ce qui me pique un peu. Ce sont des gens que j’apprécie beaucoup, généreux, remplis d’idées et d’une soif intarissable d’apprendre.
Je devrai partir dans 2 jours, visa obligeant. Je laisserai comme bilan un spaghetti abominable (j’ai plein d’excuses, sur lesquelles je ne m’étendrai pas), des crêpes bien grasses, cinq tentatives ratées avant de finalement réussir à allumer moi-même un poêle à bois, une amélioration marquée en tennis de table et en russe, et des gens que je considère comme de véritables amis. Nikita et Natacha partent en vacances samedi avec les enfants, ils ne savent pas trop où (leurs plans sont encore plus flous que les miens si une telle chose est possible), probablement en Mongolie et en Chine. Ils m’ont invité à aller avec eux, je vais probablement décliner. Je sens que le temps est venu de reprendre la route par moi-même, avec les défis, les inconforts, et l’excitation constante qui y sont inhérents. M’installer ici m’a fait le plus grand bien, m’a permis de me lier avec des gens, de prendre du temps à ne rien faire, de me promener sans but, de lire, sans sentir que je devrais être ailleurs, sans avoir à me préoccuper de quoi que ce soit. Je partirai avec un pincement au coeur, mais rempli d’une énergie nouvelle, comme un nouveau voyage, sans la crainte et la nervosité du début.
4 commentaires:
Est-ce qu’on peut dire « charger » dans le sens de « charger cinquante piasses » ?
Évidemment, je ne laisserai pas sans réponse une question linguistique aussi appétissante.
La réponse, dans toute son impitoyable impitoyabilité, est la suivante: non.
Il faut employer des expressions comme « facturer », « demander » ou « faire payer ».
L'Office québécois de la langue française a eu la gentillesse de préparer cette page, qui sera utile à tous ceux qui sont engagés dans la charge contre les anglicismes. (Ehm, s'cusez-la.)
Sur ce, je te souhaite un bon départ vers l'ailleurs.
(Et puis, vous me pardonnerez de conclure avec: SPEAKER PELOSI!!!!!!!!!!!!! IN YOUR FACE!!!!!!!)
Salut Simon!
Et oui, je fais également partie de la grande famille de tes lecteurs, quoique je ne sois pas très assidue!
J'étais studieusement en train de réviser des lectures pour un travail et je suis tomber sur une citation qui m'a fait penser à toi: selon Dostoievsky, "Pushkin is a prophecy and an instruction".
Alors voilà, Pushkin semble être une véritable institution, tu devrais être flatté de lui ressembler!
Sur ce, je retourne au travail, bonne chance dans le reste de tes péripéties et si tu passes à Xi'an, en Chine, écris à Laurence: laurencecournoyer@hotmail.com !!
Chantal
Salut à tous!
Moi aussi j'étais curieuse de lire cette traduction, alors je pense bien avoir réussi à trouver le site internet dont Simon parle. À moins qu'il y ait un autre hôtel à Olkhon dont le tenancier soit un "Nikita"!
http://olkhon.info/ru/
Par contre, la traduction de Simon n'y est pas encore!
Salut Simon, je t'écris bientôt!
Jeanne-Marie, qui s'est fait appelé Jeanne Mance cette semaine par son patron. :S
Si je ne vous avais pas, je devrais vous inventer.
Merci a Guillaume G pour son impitoyabilite (impitie ?) et son orthodoxie linguistiques. Vous serez rassures de savoir que mon Grand Dictionnaire terminologique n'etait jamais loin.
Bienvenue Chantal ! Je suis deja en contact avec Laurence, je passerai a Xi'an si elle y est toujours.
Je suis en general tres honore de ressembler a Pouchkine (ma barbe est d'ailleurs presque de retour a son etat naturel). Je prefererais seulement qu'on me le dise moins de 5 fois par jour. Et que ce soit pas toujours des giggling girls de 15 ans.
Jeanne-Marie (Mance) a par ailleurs decouvert l'adresse du site. olkhon.info, mais vous prefererez probablement la version anglaise (voire allemande) a la version originale russe.
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